Hiva Oa, coup(s) de cœur

Villa Enata

On a atteri à Hiva Oa fatigués et surexcités. On était aux Marquises, bordel ! Sans avoir vraiment digéré le réveil à 4h du matin et les cris de Robin pendant les 3h de vol, on a été accueillis comme des rois par Mimi et Pierrick qui tiennent la pension Villa Enata. La magie a opéré. Il fallait oser construire une maison ici. Le résultat est à la hauteur des efforts. La vue est absolument époustouflante. Tout est magnifiquement bien décoré, Mimi fait tout pour qu’on se sente à la maison, on a droit à des petits déjeuners mémorables et Pierrick nous concote des dîners plus délicieux les uns que les autres. C’est un vrai plaisir de s’attabler le soir avec eux et les autres voyageurs et de refaire le monde. De leur côté, les enfants ont rencontré Kaui, le petit fils de Mimi et Pierrick, et Liam. Avec eux ils ont couru, crié et joué, notamment à aller voir le loup au fond du jardin dans la nuit noire. Les légendes ont la peau dure. Et Robin a rebaptisé le chat de la maison, Minus, en Mirus. Il nous semblait que prononcer le  « n » est plus simple que le « r », mais visiblement, non. On était bien.

Mythique

A deux reprises Pierrick nous a déposé au cimetière d’Atuona. On ne pouvait pas être à Hiva Oa sans aller se recueillir sur ces tombes. Paul Gauguin. Jacques Brel. Le lieu est mythique. Il y a la vue sur la baie, la beauté et l’odeur des fleurs qui jonchent le sol, les messages laissés au grand Jacques par les gens de passage, comme nous. On se demande pourquoi ils ont décidé de rester ici, comment ils y ont vécu, on essaye de lire entre les lignes et de comprendre les silences des hommes et des femmes d’ici. On regarde encore et encore ces tableaux dont les reproductions sont exposées au village. On écoute le soir cette magnifique chanson.

Atuona

Le cimetière surplombe le village. Ici c’est le bout du monde. Au cœur d’une baie ouverte sur le Pacifique. Tahiti est à environ 1500km. Les nuages s’accrochent aux sommets. Invariablement.  L’eau claque sur la digue. Le temps s’écoule lentement, au rythme de la marée. L’eau qui se retire petit à petit fait apparaître une plage de sable noir. A la roulotte on boit des citronnades dans des pots de Nutella recyclés et on vend encore des bouteilles d’eau en plastique. On ressent ici quelque chose qui nous dépasse.

Artisanat

A Atuona on a rencontré Priscilla qui y vit depuis 4 ans. Elle était venue en voyage, elle n’est repartie que pour revenir quelques semaines plus tard. On est venu entre filles. Elle nous a reçu chez elle. Sur la terrasse il y avait son atelier. Une belle table d’artisan comme on les aime, avec des outils et un petit fourbis bien organisé.

On a ecossé quelques graines d’une plante qui pousse dans son jardin, juste à côté de la terrasse. Les filles se sont rappelées que juste avant de partir on avait aussi ecossé des petits pois ensemble. Ces graines là sont comme des petites perles toutes noires. Leur forme ronde est parfaite, elles sont presque toutes identiques. Faire ce geste est méditatif. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Priscilla. Elle a raison.

Puis on a découvert les autres graines. A ce moment là je suis emportée par la beauté de cette nature. On a bien les graines de courges à la maison mais là c’est un autre niveau. La forme des graines et leurs couleurs sont époustouflantes. Le rouge écarlate de l’Abrus precatorius est tout simplement incroyable.

Enfin on a toutes les trois choisi les graines qu’on souhaitait utiliser et comment les placer. C’est l’étape qu’Ambre et Ethel ont préféré ! Elles ont ensuite réalisé leurs bracelets mais se sont vite tournées vers d’autres activités avec Poe iti (Petite Perle), une petite fille de leur âge qui passait l’après midi avec Priscilla.

J’ai eu beaucoup de mal à choisir. J’avais peur du mélange des couleurs très différentes. Mais c’est en fait très joli. Tout en confectionnant mon collier on a discuté. Il y a des décharges à l’intérieur de l’île. Ici aussi on jette beaucoup. Alors même qu’il n’y a pas de livraison en 24h en deux clics. Pendant qu’on était là, Julien, arrivé lui il y a un an et demi, à réussi à réparer une machine à coudre au rebus. Un bel exemple. Cette année il sera professeur de techno au collège d’Atuona. Il va proposer aux élèves des projets utilisant le matériel stocké des années précédentes.

On est reparti avec nos bijoux. Ce type de colliers et bracelets emplissent les étals des centres d’artisanat des Marquises. Mais les faire ce n’est pas la même chose.

Puamau

Et puis un jour on a loué une voiture pour découvrir l’île. Une Suzuki Jimmy toute mignonne. Et ce jour là il y a eu un coup de foudre. On avait ressenti cela à Fernando de Noronha au Brésil, il y a 6 ans. Une plage, un lieu qui nous happe sans qu’on puisse expliquer pourquoi.

C’était en fin de journée, on venait de visiter le site archéologique de Puamau, on était au bout de l’unique route qui ne fait pas le tour de l’île. On avait déjà des étoiles dans les yeux car cette route est sublime, et puis on est arrivés là, guidés par Pifa. On n’avait pas prévu de se baigner, on n’avait rien. Les couleurs étaient dorées, la vapeur d’eau embuait le paysage, quelques enfants jouaient. Les nôtres ont couru à l’eau, tous nus. Ils ont couru encore et encore, sauté dans les vagues et ri aux éclats. Ils ont joué comme si rien ne pouvait les arrêter. On les a regardé, on a regardé la nature, ce spectacle, et puis on a joué avec eux.

On est revenu quelques jours plus tard, un peu plus équipés, avec la crainte que la magie soit éteinte. Mais non. Il y avait les mêmes vagues, la même lumière, le même sentiment du moment sacré. La plage de Puamau sera un de nos plus beaux souvenirs aux Marquises.

Coup de coeur

On cherche mais on ne trouve pas ce qu’on n’a pas aimé à Hiva Oa. On aurait aimé y rester un peu plus longtemps que ces 8 jours, prendre le temps de lire et de s’imprégner un peu plus de la culture marquisienne, de comprendre d’où vient la force des habitants de cette île.

2 réflexions au sujet de « Hiva Oa, coup(s) de cœur »

  1. Coucou Décidément ces îles Marquises sont un enchantement que propose la nature… Splendides et rudes à la fois.
    De belles photos et un beau texte qui nous rappelle que votre bonheur se décline au quotidien Milles bisous
    Maminou

    J’aime

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