Les baleines de Rurutu

Chaque année entre juillet et octobre, les baleines à bosse viennent en Polynésie. C’est la saison des amours et des naissances, il y a donc beaucoup de baleineaux avec leurs mamans. On peut les croiser sur plusieurs îles, notamment à Moorea et Rurutu. A Rurutu il n’y a pas de lagon. Il est donc très fréquent de voir les baleines très proches du rivage.

Les baleines c’est magique. Sur la plage, le long de la route et aux belvédères, on les a observées pendant plusieurs heures. Chercher un souffle au loin. Y croire, se tromper. Recommencer. S’entendre crier « là ! là ! ». Voir le dos d’une baleine. Espérer la voir plonger ou sauter. Entendre une petite voix dire « waouh ». Recommencer. Cela a rythmé notre semaine.

Et puis un matin on est partis à deux pour les voir de plus près. La matinée a commencé en laissant les enfants à la pension, gardés par Elin, ses enfants, les chevaux, les chèvres et les cochons. Le départ a été très difficile pour Ambre, et donc pour nous aussi.

Nous sommes cinq sur le bateau. Les deux autres bateaux autorisés partent en même temps que nous. Une petite houle presque agréable nous accompagne. On discute, on scrute la surface de l’eau en espérant que les baleines auront envie de nous saluer. Deux sautent au large, on attend quelques minutes ici dans l’espoir qu’elles nous rejoignent. Raté. Le moteur repart. On s’arrête un peu plus loin, on attend. Tout à coup on voit le souffle, puis le dos d’une baleine. Manu descend en repérage. Il doit nager 100m pour la rejoindre puis il nous fera signe si c’est ok pour descendre. Il revient bredouille. Elle est partie. On recommence, encore et encore. Et puis à la quatrième tentative, il lève le bras. C’est un gooooo ! On glisse dans l’eau sans faire de bruit, et puis on palme. On doit le rejoindre en restant groupés et le plus discrets possibles. On est en pleine mer, l’eau est fraîche mais on n’y attache aucune importance. 


Et voilà. On arrive. Tête dans l’eau. D’abord on aperçoit la queue d’une première baleine. Mais mais, elles sont deux ?!!! Oui. Ce sont deux juveniles. Ils ont probablement quitté leurs mamans respectives ici il y a quelques jours ou semaines, après 1 an et 2 migrations à leurs côtés. Ils sont petits mais énormes quand même à nos yeux. On est impressionnés par la grâce de leurs mouvements. Ils se coordonnent. Le temps est suspendu. Derrière nos masques, nos yeux sont écarquillés. Ils n’ont pas envie d’échanger avec nous. On les voit remonter lentement à la surface, on entend leur souffle puis ils disparaissent en quelques coups de queues.


On se retrouve là, émerveillés comme des enfants. Ça a duré moins de 2 min. Une éternité. On nage à nouveau vers le bateau, tête à l’eau, on ne sait jamais. On remonte en se disant que c’est incroyable et qu’on est vraiment très chanceux. En rentrant on retrouve les enfants en pleine observation des cochons.

Rurutu c’était il y a deux mois. Les enfants nous parlent tous les jours des baleines. Ethel veut transformer tout ce qui ne lui plait pas en plancton pour que la baleine le mange. On est parti en espérant que l’île reste le petit paradis qu’elle est pour les baleines, avec un tourisme raisonné et respectueux.

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